L'architecture basco-landaise

Dans l'entre-deux-guerres, de splendides villas ont été édifiées un peu partout à Hossegor, en front de mer, au bord du lac, le long du golf... La station balnéaire se distingue par une unité et une originalité de style totalement inédites. Mélange d'influences Art déco, parfois hispaniques, la maison basco-landaise signe l'identité de la cité.

Apparue après la grande vague des villes d'eau et des stations de bord de mer, Hossegor hérite d'un certain nombre de leurs caractéristiques, mais devient très vite le laboratoire d'architectes visionnaires qui, en conciliant techniques modernes et inspiration régionaliste, inventent un nouveau style.

De type labourdine avec une influence landaise, ces maisons que l'on observe dans les campagnes basques sont donc transposées et adaptées au style de vie d'une cité balnéaire. De cette inégale synthèse, naît le style basco-landais qu'illustre une pléiade de remarquables architectes tels que Henri Godbarge, Louis Lagrange, Louis et Benjamin Gomez, Léon Cuzol, Jean Prunetti, Albert Pomade... dont s'entoure Alfred Eluère (promoteur puis maire de la station) pour ériger sa cité-parc. Cela ne fait aucun doute, affirmait Maxime Leroy dans le préface de Villas d'Hossegor, (1933), Hossegor doit sa deuxième réussite aux architectes, la première revenant de droit aux écrivains établis en ce lieu précisément autour de 1900

Le style «basco-landais»

Caractéristique de la station, la villa « basco-landaise » se situe généralement dans un grand parc. La maison a la forme d’un parallélépipède comme dans les maisons basques labourdines. Le soubassement est en maçonnerie de pierre surmonté d’un mur recouvert de crépi blanc. Les combles sont coiffés d’un toit débordant avec, décorant le sous-toit, des poutres colorées souvent reliées de briques décoratives disposées en « feuilles de fougère » d’influence landaise. On trouve souvent de larges ouvertures, loggias et terrasses baignées par le soleil. Certaines villas possèdent de magnifiques bas-reliefs ou vitraux.

A découvrir

Le quartier du golf

Le quartier du golf recèle de nombreux joyaux architecturaux. C’est ainsi qu’entre 1930 et 1935, sont apparues de somptueuses villas aujourd’hui classées. Vous pouvez les découvrir le long de l'avenue du golf par exemple.

A découvrir

Le Sporting-Casino

Le Sporting-Casino situé en bordure du canal au commencement de l’avenue Maurice Martin est également très représentatif du style « basco-landais ». Ce grandiose édifice bâti entre 1927 et 1931 est l’œuvre des architectes Henri Godbarge et des frères Gomez. Sur la façade principale et sur le pignon Nord, on peut admirer des bas-reliefs du sculpteur Lucien Danglade. Inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, ce lieu demeure aujourd’hui un haut lieu associant le sport et les activités traditionnelles de casino (jeux, réceptions...).

A découvrir

La découverte du front de mer et la Place des Landais

Ce site classé fait partie des fronts de mer les plus prestigieux de France. Son urbanisation dans les années 1928-1931 est considérée comme inédite. En effet, probablement après concours ou échange de propositions auxquels ont participé les architectes Henri Godbarge, Robert Maurice et Paul Chevenot ; les frères Louis et Benjamin Gomez ont « pensé » un ensemble constitué de villas mitoyennes et parfaitement alignées.

A découvrir

Le tour du canal

Circuit Tour du canal, entre nature et architecture 2,9km

En savoir plus

le Sporting représente une version aboutie de l'application du « basco-landais »

Henri Godbarge, le théoricien du bascolandais, réalise en collaboration avec les frères Gomez l'Hôtel du lac et le Sporting-casino. Classé aujourd'hui Monument Historique, le Sporting représente une version aboutie de l'application du « basco-landais » aux grands édifices. Le constat est le même pour le clubhouse, ancienne conciergerie du golf confiée aux frères Gomez, pour lequel on a remonté le pavillon des arts réalisé pour la quinzaine régionaliste d'Hossegor de 1927.

Le sporting casino

Le casino et son complexe sportif est un projet initié par les architectes Henri Godbarge, Louis et Benjamin Gomez, en 1927

Environ quatre cents villas sont construites dans la période de l'entre-deux-guerres obéissant toutes à une même logique architecturale. La Chartreuse, Primerose, Aguilera, Maya, Adishatz, Le Repos, Les Chênes-Lièges, Romance... ce sont avant tout des maisons de villégiature, avec terrasses et loggias, nichées au milieu d'un parc.

Ouvertes, les villas d'été donnent sur la mer contrairement aux villas d'hiver qui se referment sur les jardins. Les baies vitrées laissent entrer le soleil et favorisent le passage du regard vers l'extérieur.

Les pièces de service, les caves et la chambre du chauffeur sont situées au sous-sol et on réserve l'entre-sol et l'étage aux pièces de réception et de séjour. Balcons, galeries hautes et rotondes permettent de profiter de la douceur du climat. Tout en atténuant les volumes tourmentés par la complexité des distributions, les architectes arrondissent les courbes et se réfèrent davantage aux exemples du classicisme français ou italien qu'à ceux du pittoresque anglo-saxon. Certains introduisent des références hispanisantes, empruntées à l'art mudejar et à la Renaissance espagnole.

L'architecture des villas s'accorde parfaitement aux esthétiques néo-classiques ou Art déco choisies pour réaliser les décors intérieurs du casino et de certains hôtels.

Quant aux façades, elles sont marquées par l'identité gasconne et landaise. Pans de bois, façades blanches et crépies, murs saillants, encorbellement, loggias, escaliers et briquettes rouges sont utilisés pour restituer de façon ingénieuse une réalité très diverse.